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Les résidences de tourisme ont cessé de verser des loyers aux propriétaires
information fournie par Le Figaro 13/04/2020 à 07:00

La situation des petits propriétaires ayant investi dans une résidence de tourisme risque de se trouver très bientôt inconfortable (Crédits photo : Unsplash - Abdelhamid Azoui )

La situation des petits propriétaires ayant investi dans une résidence de tourisme risque de se trouver très bientôt inconfortable (Crédits photo : Unsplash - Abdelhamid Azoui )

Petits propriétaires et associations dénoncent la suspension du paiement des loyers par les grands gestionnaires dès le début du confinement.

Sur le front immobilier, cette crise sanitaire a fait peser dès l'origine des interrogations sur le paiement des loyers. La position du gouvernement sur cette question était claire depuis le début et n'a pas changé (voir l'interview du ministre du Logement, Julien Denormandie dans Le Figaro du 8 avril): seuls les professionnels peuvent être dispensés (sous certaines conditions) de verser leur loyer. Les particuliers, quant à eux, doivent continuer à régler comme d'habitude.

Entre ces deux cas de figure, la situation des petits propriétaires ayant investi dans une résidence de tourisme risque de se trouver très bientôt inconfortable. En effet, bon nombre d'entre eux ont financé cet achat à crédit et ont opté pour ce type d'immobilier car il offre des «loyers garantis», son gestionnaire s'engageant à verser un montant fixe tous les mois quel que soit son taux de remplissage. Or, la crise sanitaire que nous traversons a très rapidement fait changer la donne.

«La position des grands gestionnaires est simple, souligne Christine Lorenzini, présidente de la Fédération nationale des associations de propriétaires en résidence de tourisme (FNAPRT), ils veulent l'annulation pure et simple des loyers à verser aux propriétaires pendant toute la durée du confinement.» De fait, la plupart de ces propriétaires ont reçu un message de leur gestionnaire, à l'image de celui envoyé par Odalys (voir ci-dessous) . «À partir du moment où nous sommes dans l'impossibilité totale d'utiliser le bien pour des raisons indépendantes de notre volonté, liées à la crise sanitaire actuelle, nous n'avons pas d'autre choix que d'interrompre le paiement du loyer qui est la contrepartie d'une exploitation normale , se justifie Laurent Dusollier, directeur général du groupe Odalys. Pour la période allant de janvier à mars inclus, nous paierons nos loyers prorata temporis jusqu'au 13 mars. Pour la période postérieure, ils seront interrompus jusqu'à ce que nos activités puissent reprendre dans des conditions normales, les mesures gouvernementales ayant été levées.»

Évidemment, bon nombre de propriétaires ne l'entendent pas forcément de la même oreille. «Ce sont des loyers garantis avec des baux fermes, donc le gestionnaire doit payer, souligne Me Jacques Gobert, avocat de la FNAPRT. S'il ne le fait pas, il est possible de l'assigner en résiliation de bail.» Une position difficile à tenir cependant pour des actions isolées. «Nous appelons les propriétaires à ne pas se diviser et à rester regroupés en association de propriétaires, rappelle pour sa part Christine Lorenzini. C'est la seule manière de peser dans les négociations avec les gestionnaires.»

Aux propriétaires de négocier avec leur banque

Selon ces propriétaires, la démarche des gestionnaires serait abusive. «Puisque les gestionnaires vendent leurs séjours à l'avance, ils ont déjà encaissé les recettes, souligne Me Jacques Gobert. Et dans le même temps, la quasi-totalité des enseignes ont mis leur personnel au chômage partiel et pourraient même être exonérées de charges. Ces entreprises ont donc de la trésorerie et n'ont aucune raison de ne pas verser de loyers.» Par ailleurs, il estime que les gestionnaires ont beau jeu de renvoyer les propriétaires endettés vers leurs banques pour négocier un étalement de leur crédit, c'est une autre façon de laisser ces derniers se débrouiller entre eux et payer eux-mêmes les pots cassés.

Rappelons cependant que ces résidences devront faire face, comme l'ensemble du secteur du tourisme, à un sacré manque à gagner avec des semaines voire des mois d'inactivité. Et par ailleurs, les séjours non effectués devront être échangeables sur une période de 18 mois, voire remboursés à l'issue de laps de temps. Afin de rapprocher les positions des uns et des autres des discussions doivent avoir lieu prochainement, rassemblant les pouvoirs publics, les gestionnaires et les représentants des propriétaires. Si au sein des résidences gérées, la question des résidences de tourisme est particulièrement sensible, des difficultés pourraient par la suite toucher les résidences étudiantes voire les résidences seniors si la crise sanitaire s'étend sur une longue période.

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